La migration des juifs d'URSS est l'une des conséquences de l'effondrement du bloc soviétique qui a entraîné le départ d'une part importante des minorités ethniques de l'ex-URSS vers l'Occident. Ce texte est issu d'une recherche en Israël sur les pratiques spatiales liées à la présence d'immigrants d'URSS. Leur arrivée a revivifié, notamment entre 1990 et 1991, l'interprétation sioniste de l'immigration en Israël et a réactualisé la question de la "guerre démographique" entre Palestiniens et Juifs. Avec une croissance annuelle stimulée par l'immigration, le gouvernement israélien a repoussé la date d'une éventuelle parité juif/non juif. En outre, cette immigration a permis à Israël de poursuivre ses projets d'aménagement du territoire, étroitement liés à sa politique stratégique.
La libéralisation dans l'ex-URSS a augmenté les possibilités potentielles des étudiants à se rendre à l'étranger. Plusieurs enquêtes conduites entre 1990 et 1992 auprès des étudiants relatives à leur projet migratoire révèlent que 70 pour cent voulaient partir, dont 16,5 pour cent très sérieusement, tandis que 52,4 pour cent déclaraient y songer de temps en temps et que 30 pour cent ont répondu par la négative. Si les hommes sont plus résolus à partir que les femmes, l'âge n'a que peu d'effet. En revanche, le facteur ethnique est important : Russes, Ukrainiens, Tatars et Juifs sont les groupes principaux à vouloir partir (92 pour cent du total). D'autres variables qui déterminent les motivations de départ et le projet migratoire sont l'importance de la ville de résidence, le type d'éducation reçue par les parents, les disciplines choisies, la situation de l'emploi et la maîtrise d'une langue étrangère. Les pays de destination préférés sont les Etats-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, le Canada et l'Australie.